- 1909 -

- Louis Salmon au Moyen-Orient -

- Le 2 février 1909 : Félix SALMON, le père de Louis, lui écrit longuement ce jour-là pour le mettre au courant des diverses affaires dont il s'occupe en dehors des E.O.B.
Pour mémoire, je cite ces sociétés où il exerce les fonctions de commissaire aux comptes : L'hôtel Régina à Biarritz, la mine de Sagne, les mines de la Bidassoa, la fabrique de cycles Cottereau à Dijon, les mines du Louron, les Stations hivernales de Tunis, les cinématographes Théophile Pathé à Paris, les fleurs Vaillant Razeau, son entreprise de l'île d'Yeu, l'entreprise Cachon qui a construit sa maison de Champagne sur Seine.
Le mercredi précédant il est allé au siège de la société, il y est bien reçu et on lui demande des nouvelles de Louis.

- Le 9 mars 1909 : à son frère. Jeudi, un grand paquebot, de la Nord Deutscher Lyold, est arrivé amenant des touristes américains. Je suis allé visiter et admirer ses installations très luxueuses.
Je dois déménager dans 6 semaines, car ma proprio va s'en aller. Je resterai au même endroit, mais j'aurai du mal à trouver une aussi belle chambre avec vue sur la mer.
Des amis anglais m'ont demandé de m'inscrire au Rowing Club pour cet été. On a l'avantage de toujours trouver une barque pour soi sans frais supplémentaires.
Le grand Vizir Kiamil Pacha a démissionné. Nous avons été à deux doigts d'un coup d'État qui aurait amené un grand chambardement. Kiamil avait d'abord voulu commencer par dégarnir la Ville et il donna l'ordre de renvoyer les troupes de Salonique et de faire rentrer les vaisseaux de guerre dans la Corne d'or puis de les désarmer. En effet, ses navires sont toujours sous pression juste devant le palais du Sultan. Les ministres de la Guerre et de la Marine ayant refusé l'exécution d'un tel ordre furent destitués et c'est ce qui amena le conflit. On demanda des explications à Kiamil qui a refusé d'en donner. La Chambre le somma de venir par trois fois et ce n'est qu'à la suite d'une proclamation des officiers de marine disant qu'ils allaient bombarder le Parlement et le palais du Sultan, qu'il se décida à démissionner, voyant que son coup était manqué. Maintenant, cela ne va pas toujours très bien, car les partis commencent à se diviser. On attaque le Comité Union et Progrès qui, bien qu'il y ait un gouvernement, est assez influent pour tout diriger. On prétend qu'il n'a plus de raison d'être et on l'accuse de conserver les taxes de l'ancien régime à son profit. En attendant, rien ne change ici ; pas de police, la même incurie règne dans les administrations et les députés s'attardent sur des questions de détails. Ils fouillent dans les sales histoires du passé et n'en sortent pas.
Le boycottage s'est terminé il y a une dizaine de jours, le protocole ayant été accepté par l'Autriche et la Turquie.

- Le 14 avril 1909 : à ses parents. Des événements se sont passés hier. Cela n'a pas été aussi grave qu'on le supposait d'abord, mais rien ne dit que c'est terminé.
L'origine de cette révolution remonte à 8 jours lorsqu'à la suite de violentes polémiques de presse, le directeur d'un journal attaquant le Comité Union et Progrès fut assassiné sur le pont. On ne put retrouver l'assassin ou on ne voulut pas l'arrêter. On en déduit donc que ce crime est une vengeance et l'on prétend que le gouvernement et le comité y sont pour beaucoup.
Jeudi, ont eu lieu les funérailles de ce journaliste et la foule qui suivait le cortège était de plusieurs milliers de personnes. Ensuite, il y eut des manifestations. On demanda la démission du président de la Chambre puis du grand Vizir. On prévoyait un certain chambardement, mais on ne s'attendait pas à un tel mouvement.
Hier matin, en arrivant sur le pont, il y avait déjà des groupes inquiets qui discutaient et beaucoup n'osaient pas aller à Stanboul. En sortant du pont, je rencontrai une bande de soldats sans officiers, courant en désordre le fusil à la main. J'en ai vu un qui chargeait son fusil. Je ne me suis pas émotionné et j'ai continué mon chemin. Par contre, une grande panique s'empara des passants qui, presque tous firent demi-tour. Mais un sous-officier ayant rallié les hommes, ils se remirent en ordre. En arrivant au magasin, je trouvai les employés dans la rue, discutant de l'événement. Je parvins à les faire rentrer, mais les vitrines restèrent fermées. Comme toutes les boutiques étaient fermées et les rues se vidant, nous fermâmes également et les employés s'en allèrent.
(10 heures 10, la fusillade reprend dans les rues avoisinantes ; on dit que c'est en signe de réjouissance.) Je montai avec deux collègues jusqu'au Parlement. La place Ste. Sophie était bondée de troupes, toutes sans officiers, ceux-ci ayant été enfermés par leurs hommes révoltés. À chaque instant arrivaient des renforts : de la cavalerie et même de l'artillerie. Les bruits les plus divers couraient et nous partîmes à Péra pour déjeuner et rentrer à la campagne. Là, tout était au calme après le premier moment de panique.
L'émotion a été très grande dans toute la Ville et tous redoutaient des événements graves. Hier soir, nous entendîmes venant de Stanboul une fusillade très nourrie qui dura toute la nuit. Nous pensions que les soldats s'entre-tuaient, car il y avait 2 partis.
On dit que dans 2 heures des renforts doivent arriver d'Andrinople et de Salonique et l'on se demande de quel côté se rangeront ces troupes. Mais tous ces bruits sont plus ou moins vrais, car ici, on grossit tout de suite le moindre canard.
Ce matin tout est encore fermé, nous sommes les seuls ouverts, il pourrait se faire que nous fermions bientôt (10 heures 20, on ferme) en effet, il n'y a rien à faire.
Ne craignez rien pour moi, j'habite dans un quartier européen, de l'autre côté de l'eau, par conséquent je suis à l'abri.

- Mai 1909 : Il y a un échange de lettres avec son frère à qui il propose de venir passer ses vacances avec lui. Il faut 7 jours pour aller de Marseille à Constantinople par bateau avec quelques escales et 5 jours seulement pour le retour sans escales. Coût du voyage aller en partant de Paris en 2e classe 200 F nourriture comprise et pour le retour 160 F aux mêmes conditions. Il faut compter 25 F pour une chambre à Moda durant 15 jours. Il faut ajouter à cela 4 F par jour pour les repas et 10 F de frais divers. Le voyage aller et retour Paris Constantinople avec un séjour de 15 jours sur place ne devrait pas dépasser 700 F dont Louis partagera la dépense. Par le train, il faut 3 jours et demi, cela coûte 200 F en 2e classe, billet simple, mais il faut payer les repas en plus. L'affaire ne se fera pas Alfred ne voulant pas quitter sa fille et ne prenant que 3 semaines de congé.
Un dimanche, il a canoté le matin, 2 équipes de 4, l'après-midi de 2 H à 6 h ils sont allés à la voile.

- Le 5 mai 1909 : à ses parents. Nous sommes toujours en état de siège, interdiction de sortir après 10 heures 30 le soir. Les arrestations des fauteurs de troubles continuent. La cour martiale juge et les exécutions ont lieu. Lundi matin, on en a pendu 13 à la fois à des endroits où ces gens-là avaient tué des officiers et des ministres. Il y en avait 3 à l'entrée du pont côté Stanboul, 5 devant le Parlement et 5 devant le ministère de la guerre. On les a laissés exposés jusqu'à 2 heures de l'après-midi. J'ai vu ceux du pont il y en aura d'autres ces prochains jours.
On a acquis des preuves que nous l'avons échappé belle et si les troupes n'avaient eu vent de l'affaire, et étaient entrées 12 heures plus tard en ville, c'était un massacre en règle des chrétiens, sur l'ordre de l'ex-Sultan Abdoul Hamid. Il a commis l'erreur de se confier à un Pacha de son entourage qui s'est empressé d'aller prévenir les troupes envahissantes. Celles-ci n'étaient pas prêtes, car elles attendaient encore des renforts. Elles partirent cependant et arrivèrent ici vers 4 heures du matin après avoir marché toute la nuit. Si elles étaient entrées dans la Ville quelques heures plus tard, s'en était fait de Constantinople et le sang aurait coulé partout. Si Abdoul Hamid s'est laissé prendre c'est qu'il n'a jamais cru possible que les troupes arriveraient si tôt et si puissantes. Son but était de prouver aux nations européennes que son peuple n'était pas prêt pour la Constitution puisque ses sujets s'entre-tuaient, que les Turcs se soulevaient contre l'armée libérale et qu'il était dans l'impossibilité de réprimer lui-même cette révolution, il lui fallait l'assistance d'une nation. Si on l'avait crû, il aurait sauvé son trône ; et nous serions retombés sous l'ancien régime. Heureusement que tout a craqué. On a découvert quantité d'armes, de bombes, etc., et il paraît que le tout était préparé à merveille. Les chrétiens devaient tous y passer ainsi que les Turcs, officiers, partisans de l'Union et Progrès, etc. La veille de l'entrée des troupes en ville, la porte de certaines habitations où se trouvaient des gens désignés pour le massacre avait été marquée d'une croix rouge, au dire d'un soldat devant la cour martiale. La chute d'Abdoul Hamid était accueillie avec une grande joie et un immense soulagement.
Le nouveau Sultan se présente bien. Il sort souvent. Lundi doit avoir lieu la cérémonie du sabre. Il doit se rendre à cheval à la mosquée d'Eyoub où le grand tchélébi (Seigneur) doit le ceindre du sabre d'Osman. Ce tchélébi est, d'après les uns, un descendant direct du Prophète, d'après les autres le descendant d'un chef de tribu que le Sultan Osman aurait soumis. Quand ce chef de tribu se rendit à Osman, en signe de servitude il lui remit son sabre et dit-on, Osman aurait alors accordé le privilège aux descendants de ce chef de ceindre du sabre tous les Sultans à venir. Ce grand tchélébi réside à Konial depuis des siècles. Quant à l'ex-Sultan, il repose sur ses lauriers à Salonique dans une splendide villa sous bonne garde. On ne l'a pas fait disparaître pour pouvoir lui faire rendre l'argent qu'il a volé. On commence à découvrir de fortes sommes à Yildiz.
Maintenant, tout est calme ici et beaucoup de troupes sont reparties. Dimanche matin, il y a encore eu une petite mutinerie dans une caserne. On en a fait de suite le siège en règle, avec l'artillerie, et ils se sont alors rendus sans résistance. La province se calme. On dit que les troubles d'Adana ont été faits sur ordre d'Abdel Hamid. Il y a eu beaucoup de victimes.

- Le 19 juillet 1909 : Ce matin, de nouveau 13 pendaisons ; mais je ne les ai pas vues, étant maintenant tellement habitué.

- Le 13 août 1909 : lettre de son père. Son père lui annonce sa nomination au grade de Sous- Lieutenant de réserve au régiment d'Annonay. Il lui raconte également le voyage en auto avec Alfred de La Ferrière aux Étangs à L'île d'Yeu. 360 Km avec 5 crevaisons et 1 éclatement. Ils ont passé 2 nuits à l'hôtel.

- Septembre 1909 : Les samedis et dimanches de Louis sont bien occupés, les distractions ne manquent pas, il fait partie d'un groupe dont le départ est une famille française. Ce sont des commerçants. La mère est veuve et a 4 filles dont 3 à marier et très gentilles, surtout l'une ! c'est elle qui dirige l'affaire avec son père. Ce sont des gens très bien et qui aiment la gaieté et le mouvement. Les filles ont été élevées à l'anglaise et pratiquent tous les sports. Depuis le 14 Juillet, elles sont dans presque toutes les parties. Je vais revenir en ville et nous devrons organiser des soirées.
Avec un groupe de 22 amis, dont 9 demoiselles et des parents, nous avons fait une belle excursion à pieds. Partis le samedi soir à 5 heures en bateau pour remonter la moitié du Bosphore.
Après avoir dîné, nous nous sommes enfoncés dans les montagnes au clair de lune. Après avoir parcouru 15 km en 2 h 1/2, nous sommes arrivés à Poloneskeny. Ce village appartient à des Polonais et il n'y a qu'eux qui ont le droit d'y construire. Ce sont des réfugiés provenant de la guerre de Crimée. Le propriétaire de ce terrain est un comte polonais suite à une donation que lui fit un Sultan en récompense de services rendus et il met ce terrain à leur disposition.
C'est un petit pays de cocagne. Il y a environ 400 habitants; une petite chapelle avec son curé polonais ; pas de poste ni de télégraphe, pas d'administration ni état civile, rien du tout. Les villageois parlent : turc, grec, polonais, français, allemand. Comme ils sont absolument indépendants, ils furent longtemps sous la protection française, puis à la suite d'histoires, la France les abandonna et ils passèrent aux Autrichiens. Maintenant, ils doivent être sujets ottoman. Le pays est superbe, on se croirait en Europe. Il y a des forêts et des sites merveilleux. On est reçu à bras ouverts dans ce village. Le dimanche, après une messe en polonais. Nous nous sommes encore promenés toute la journée et nous sommes rentrés à Stanbul à 8 heures du soir.

- Le 13 décembre 1909 : lettre à son père. Je suis allé voir Mr. Blériot.
Il y a 15 jours est arrivé un aviateur belge, le baron Caters. Il fit plusieurs essais malheureux (sur biplan), mais dimanche dernier il s'envola très bien. J'y suis allé et j'ai très bien vu. C'était superbe et assez impressionnant ; il fit 2 tours de piste, puis un fil de sa direction s'étant rompu, il dut aller atterrir un peu plus loin. Le tout se passa à merveille, car c'était en pleine campagne.
Pour hier, ce ne fut pas le cas, car l'imprésario qui avait engagé Blériot, voulant faire plus de recettes, avait choisi un terrain fermé et entouré de maisons, de 3 côtés. Lorsque Blériot arrive, vendredi, il dit de suite qu'il ne pourra voler, la place lui manquant pour avoir le temps de s'élever avant de rencontrer les maisons.
Cependant comme tout était préparé et les tribunes construites, il se décida. Donc, vers 3 heures et demie, après avoir attendu depuis 2 heures que le vent cesse, (car il était assez fort) il se laissa influencer par la foule qui commençait à manifester et par l'imprésario qui craignait des représailles. Sa femme ne voulait pas qu'il parte et lui-même avant de partir dit qu'il était convaincu qu'il allait tomber. Il partit admirablement, mais lorsqu'il arriva au bout du terrain, il tomba dans un courant d'air formé par un ravin et il ne put réussir à s'élever ; le vent le fit alors tomber sur une maison. L'appareil se brisa ; une aile tomba et l'autre glissa entraînant Blériot qui se releva aussitôt sain et sauf, à part quelques égratignures de rien du tout. Cependant, on l'emmena de suite à l'hôpital français et les docteurs ne voulurent se prononcer que ce matin, car ils craignaient des lésions internes. On pense qu'il s'en tirera sans rien. C'est vraiment un miracle qu'il ne se soit pas écrabouillé. J'ai eu tous les détails 2 heures plus tard, par Mr. T sous directeur du Crédit Lyonnais qui accompagna Mr. Blériot sur le lieu de l'accident puis à l'hôpital. Tout le monde pensait qu'il ne se serait jamais risqué avec ce vent et dans d'aussi mauvaises conditions et tous admirent son courage et son énergie. Il a dit lui-même après sa chute qu'il n'était pas surpris et que ce qu'il avait prévu était arrivé.
Il a eu cependant un succès énorme et il y avait une foule extraordinaire. Mais à l'intérieur de l'enceinte, il y avait peu de monde les prix étant exorbitants. Nous avons payé 10 piastres = 2 F pour la pelouse. Les autres places étaient de 1/2 livre, 1 livre et 5 livres turques c'est-à-dire 11,50 F. 23 F. et 115 F. (loge de 4 personnes). Aussi, l'imprésario a-t-il fait un four, et tout le monde en est content, car l'on rejette, à raison, la faute sur lui..Blériot était engagé pour 105.000 F et il devait faire 3 vols. Reste à savoir si l'imprésario exigera les 3 vols malgré sa chute.
Je suppose que tu n'as pas encore vu d'aéroplane, mais si jamais tu en as l'occasion, vas-y, car c'est extrêmement intéressant.
La colonie française, presque au complet assistait à la réception de samedi soir, naturellement j'y étais et ce fut très bien. Nous avons eu un temps d'été jusqu'à présent, sauf hier. Dimanche dernier, presque tout le monde était sans pardessus et j'ai même attrapé une suée pour aller rejoindre l'aviateur après son atterrissage. Nous avons en moyenne 15 à 20 °.
Je ne sais pas encore quand j'irai en France, cela va dépendre de la visite d'Orosdi qui aura lieu en février ou mars. Tu sais que je suis dans l'indécision, mais je crois que je préférerais de beaucoup rentrer en France. Pour que je me plaise ici, il faudrait que je me trouve bien aux EOB ; or ce n'est pas le cas. Je préfère ne pas rester avec les gens de la direction d'ici. C'est dommage que je ne m'y plaise pas, car je commence (ou plutôt je continue) à avoir de nombreuses et bonnes relations dans la colonie française. Je suis très souvent au consulat il n'y a que le consul qui je ne connais pas. M'ayant vu l'autre dimanche, il a demandé à faire ma connaissance et j'irai un de ces jours pour lui être présenté. Je suis invité presque tous les jours à passer la soirée chez des familles. L'on fait de la musique, un peu, et surtout du bridge, jeu qui est très pratiqué ici. Tu vois que sous ce rapport là je ne m'ennuie pas, heureusement, car sans cela la vie ne serait pas tenable ici. Quant au mariage, je n'agirai pas à la légère. Je n'ai, naturellement, rien fait à ce sujet, mais je n'aurais qu'à dire le moindre mot pour avoir tout de suite plusieurs partis en vue, et des bons, je te prie de le croire.

- Le 15 décembre 1909 : lettre de son père. Maintenant, si tu te décidais à rester en Orient cela ne nous plairait pas beaucoup, parce que nous comprenons bien que tu ne puisses rester tout le temps éloigné de nous, sans essayer de te créer une nouvelle famille.
Mais alors, c'est le mariage à l'étranger avec toutes ses conséquences !, et cela ne serait pas gai pour nous.
Cependant s'il le fallait pour ta situation ? Dans ce cas nous voudrions au moins que tu épouses une jeune fille qui, en outre de bonne conduite et de parents irréprochables t'apporterait une assez belle dot de façon à ne pas se trouver dans l'embarras pour le cas, ou pour une cause quelconque il surviendrait une rupture entre toi et les EOB. En un mot, il te faudrait une héritière qui rapporte 150 à 200 000 Fde dot. Ce n'est pas extraordinaire aujourd'hui, et sans prétention, tu peux prétendre à cela. Il faut donc laisser les petites dots de côté, car si tu ne trouves pas la richesse, il faut mieux revenir à Paris ; ce n'est pas la peine de tirer le diable par la queue si loin de sa famille.
Je ne mets pas de côté la question sentiments, loin de là mais rappelle-toi ce que je te dis et que beaucoup d'autres disent : si l'argent ne fait pas le bonheur, il y contribue largement.

1908 - 1909 - 1910